L’Église, une voix prophétique pour notre temps
Dans te monde contemporain, fonde sur le principe de concurrence et de lutte incessante pour l’influence, qui, sinon l’Église, pourrait témoigner de la primauté de l’amour sur les intérêts individuels, du sacrifice sur l’autosatisfaction, du don sur le profit ? Le meilleur témoignage que L’Église puisse donner est d’incarner elle-même les valeurs qu’elle proclame. Le seul prophète crédible est celui qui prêche l’amour non seulement en parole, mais en acte.
Pour ce qui est de la prophétie orale, l’Église s’y applique plutôt bien. En Russie, par exemple, son message commence progressivement à parvenir aux oreilles d’un nombre croissant de nos contemporains. Ainsi, au mois de mars de cette année, une assemblée conciliaire mondiale du peuple russe s’est tenue à Moscou sous les auspices de l’Église orthodoxe. Elle a réuni plusieurs centaines de personnes représentant les différentes communautés religieuses et les diverses couches de la société russe. L’assemblée a pris ouvertement position au sujet du problème de la pauvreté en Russie, qui est un véritable défi pour la société russe. Dans ce numéro du Messager nous publions la traduction française du document final de cette assemblée.
Au mois de mars un séminaire international s’est tenu à Paris sous l’égide de I’UNESCO. II a été consacre a la question des droits de l’homme et des valeurs éthiques. L’Église orthodoxe russe y a pris part, aux cotes des représentants d’autres Églises chrétiennes et religions mondiales. Les problèmes
abordes au séminaire préoccupent l’Église orthodoxe depuis plusieurs années. L’Eglise y apparaît d’ailleurs comme une voix prophétique proclamant la conception évangélique de la liberté et de la dignité de l’homme qui ne peuvent s’épanouir que dans la fidélité à la volonté de Dieu. Dans la rubrique « Eglise et société » nous publions ici le discours prononce au séminaire à I’UNESCO par le métropolite Cyrille de Smolensk.
La voix de l’Église n’est pas seulement celle des pasteurs et des chrétiens contemporains, tels le starets Serge Chévitch a qui un article touchant est consacre dans ce Messager, mais aussi la voix des Pères, nos prédécesseurs qui continuent à prophétiser pour le monde d’aujourd’hui par la médiation de l’Église ou il n’y a pas de morts, mais ou tous sont vivants. Dans ce numéro, nous donnerons la parole à saint Philarète de Moscou, un des plus grands docteurs de l’Église du XIXe siècle. Nous publions la première traduction française de son homélie pour le vendredi saint.
Quant au témoignage de l’Église par les actes, nous avons en ce domaine un long chemin à parcourir avant d’atteindre le niveau souhaite. Nous ne pourrons d’ailleurs y parvenir qu’avec le concours de la miséricorde et de la grâce de Dieu, en aspirant sans cesse a vivre non plus nous-mêmes, comme disait l’apôtre Paul, mais en laissant le Christ vivre en nous. La Résurrection du Seigneur, que l’ensemble du monde chrétien célèbre le même jour cette année, est la source intarissable de la force et de l’espérance qui aident l’Église a survivre dans toutes conditions. L’Élise n’est-elle pas le corps même du Christ ressuscite ? La mort, vaincue par le Seigneur Jésus Christ, n’a donc pas d’emprise sur elle.
Le Christ est ressuscite !
+ Archevêque Innocent de Chersonèse
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